Lebert Aurèle
Huile sur toile - grand format - datée de 1974
78 cm x 90 cm
Vendu en l'état - craquelures nombreuses
Cadre d'origine offert
Oeuvres en vente d'Aurèle Lebert
Ref: E44-10
Aurèle Lebert (1910-1977)
Artiste peintre né à La Chaux-de-Fonds. A fait toute sa carrière dans la ville de Bienne.
LE SENS DE L'HARMONIE (*)
A première vue, les paysages exposés par le peintre biennois Aurèle Lebert à l'hôtel Central pourront paraître terriblement sages. Ce n'est pas que le figuratif aujourd'hui a dit son dernier mot et qu'il ne fasse que se répéter; c'est plutôt qu'il exige une réelle puissance de tempérament, une vision originale.
Mais regardons bien. Aurèle Lebert n'est pas un aquarelliste, c'est à-dire qu'il ne peut se satisfaire de simples réussites techniques. Il peint à l'huile. Or, maniée maladroitement, la technique de l'huile trahit immédiatement l'amateur qui, en quelques coups de pinceau ambitieux, s'imagine avoir réussi son affaire.
Les paysages d'Aurèle Lebert sont sages, certes, mais ils sont justes, bien posés, bien équilibrés; ce sont des morceaux de nature vus par l'œil d'un artiste. Aurèle Lebert durant vingt ans a fait de la musique; il a joué du hautbois dans divers orchestres, et il lui est arrivé de jouer sous la direction de Furtwaengler.
Cette musicalité, ce sens de l'harmonie, on les retrouve dans ses compositions picturales. Il aime poser un paysage, terre, champs, avec quelques arbres ici et là, sous un grand ciel. A cet égard, la plus belle réussite de cette exposition, c'est la « Vallée de Tavannes ». Très large, très ouverte, elle semble s'offrir tout entière à ce grand ciel animé, plein de jaune, de roses, de bleus délicats. C'est comme un sacrifice, une offrande que la terre adresse au ciel.
Cette musicalité, ce sens de l'harmonie, on les retrouve dans ses compositions picturales. Il aime poser un paysage, terre, champs, avec quelques arbres ici et là, sous un grand ciel. A cet égard, la plus belle réussite de cette exposition, c'est la « Vallée de Tavannes ». Très large, très ouverte, elle semble s'offrir tout entière à ce grand ciel animé, plein de jaune, de roses, de bleus délicats. C'est comme un sacrifice, une offrande que la terre adresse au ciel.
D'autres, comme le « Stàdtiberg », le « Werdthof », la « Montagne de Boujean », « le Lac de Bienne » va de Tschugg, ou « Epsach », sont peut-être moins ambitieux. Mais toujours le peintre fait chanter de manière très heureuse et très habile les verts et les noirs avec les bleus et les roses. Il traduit sans les alourdir, en les allégeant même, les caractéristiques du paysage, la terre, les forêts, les arbres disséminés, pour que jamais ils ne pèsent, mais qu'ils servent de base, d'autel et d'offertoire à ces merveilleux ciels, tantôt très animés, très mouvementés, tantôt calmes et comme endormis dans leur lumière diaphane, qui donnent en général leur sens véritable à ces compositions. '
A côté de ces paysages biennois, Aurèle Lebert expose un paysage de montagne, le « Schwalberen », qui fait regretter qu'il n'y en ait pas d'autre. Car il a admirablement rendu en les fondant le rouge des arbres ardents et sauvages et la tonalité rugueuse et douce des rochers. En outre, il y a deux tableaux de fleurs. Le plus imposant des deux, «Le Grand Bouquet», par la qualité de ses tons doux, lumineux et profonds, dégage un arôme très savoureux et très prenant.
(*) Source: L´Express, mardi, novembre 18, 1975, PLB