Matthey Octave
OFFRE: 1500.- francs au lieu de 1800.- francs
Huile sur toile - 1967
48 cm x 63 cm
En bon état avec quelques craquelures sur la partie gauche du tableau qui en réalité sont moins visibles que sur la photo.
Cadre d'origine offert (couleur claire)
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Ref: E11-11
MATTHEY Octave (1888-1969)
Né le 1er mars 1888 à La Brévine, mort le 16 mars 1969 à Neuchâtel. De 1904 à 1910, Matthey suit les cours de Charles L'Eplattenier à l'Ecole d'art de La Chaux-de-Fonds. Il étudie ensuite à Munich et de 1912 à 1914 il est à New York. De 1920 à 1939, il vit à Paris avant de revenir s'installer à Neuchâtel. Il revient en Suisse pendant la guerre.
Il peint de nombreux portraits et bouquets de fleurs, ainsi que des paysages souvent inspirés de ses voyages en Italie, Allemagne, Belgique, Hollande.
Bibliographie: Jean-Pierre Baillod, Octave Matthey, Catalogue de l'exposition, Ferme du Grand-Cachot-de-Vent, Le Cachot, 1974.
Le Salon des indépendants
Le Salon des indépendants est une exposition d'art qui se tient chaque année à Paris depuis 1884, et qui a pour vocation de réunir les œuvres de tous les artistes revendiquant une certaine indépendance dans leur art. L'événement est caractérisé par l'absence de jury et de récompenses. Il est organisé par la Société des artistes indépendants.
Fernand Léger précise ce que le Salon des Indépendants représente pour lui : « c'est avant tout un salon de peintres pour les peintres, [...] , un salon de manifestation artistique, [...] c'est son renouvellement éternel [...] qui fait sa raison d'être. Ici, il doit y avoir la place pour les chercheurs et leurs inquiétudes. [...] Le salon des indépendants est un salon d'amateurs, [...] le salon des Inventeurs. [...] Les bourgeois qui viennent rire de ces palpitations ne se douteront jamais que c'est un drame complet qui se joue là, avec toutes ses joies et ses histoires. S'ils en avaient conscience, car au fond ce sont de braves gens, il entreraient là avec respect, comme dans une église ».
Le Salon des indépendants a permis aux plus grands peintres de la fin du XIXe et du début du XXe siècles de trouver enfin un lieu d'exposition alors même qu'ils faisaient régulièrement partie des "refusés" des grands Salons parisiens. Les peintres impressionnistes, toujours exclus de ces Salons et qui avaient dû mettre en place leurs propres expositions ont ici servi d'exemple.
Le Salon était ouvert aussi largement aux peintres français qu'étrangers, et la liste des exposants aux premiers Salons permet de retrouver de très nombreux artistes représentant les grands mouvements de l'Art à ce tournant du siècle et au début du XXe: néo-impressionnisme et pointillisme puis fauvisme et cubisme.
OCTAVE MATTHEY (1888-1969)
Né à La Brévine,le 1er mars 1888. C'est ce jour-là, en effet que, comme il le dit, Octave MATTHEY, «en passant de la nuit maternelle à la lumière de Dieu», devint « un citoyen de l'univers ».
L'enfant apprit à lire, écrire et dessiner sur les genoux de sa mère, dès l'âge de trois ans.
En 1900, ses parents quittèrent ce village agricole pour le village industriel de Serrières. Il y suivit l'école où la note la plus basse qu'il obtint au certificat d'études fut celle du dessin ! Il en rejette la responsabilité sur le maître qu'il accusa de n'être pas peintre, mais décorateur, car il leur avait demandé de « décorer un triangle ». Or, dit-il encore, cela «n'a rien à voir avec le dessin » qui, selon Larousse, définit le dessin comme la « représentation au crayon, à la plume ou au pinceau, d'objets, de figures, de paysages, etc.».
A l'école secondaire, il eut un professeur de dessin, Walter RACINE, qui le guida de manière efficace. Les résultats obtenus le conduisirent ensuite à l'Ecole d'art de La Chaux-de-Fonds, où il travailla sous la direction de William AUBERT, M. STAEBLER et Charles L'ÉPLATTENIER, fondateur du « cours supérieur ».
Ses stages terminés, Octave MATTHEY partit à Munich (1910), où il travailla beaucoup à la bibliothèque et dans les musées. Il s'y familiarisa avec les mythologies orientales.
Un voyage d'études, sous la conduite d'Eugène FROMENTIN, mena O. MATTHEY en Allemagne, en Belgique, en Hollande pour se terminer à Paris où il séjourna pendant un an environ. Il y fréquenta les bibliothèques, les musées et l'Académie de la Grande-Chaumière.
1912. — Retour à La Chaux-de-Fonds où les choses avaient changé. Le « cours supérieur » était devenu les « Ateliers d'Art Réunis ». Sensible à cette «défaite», dit-il, il partit pour New York où il demeura jusqu'à la fin de 1914. Devenu soldat, il le resta jusqu'en 1918. Il eut alors l'occasion de peindre de nombreux portraits de soldats, de colonels et même du général WILLE, à Berne.
En 1916, il exécuta le portrait du conservateur du Musée d'histoire de Bâle, de sa femme et de sa fille; à La Chaux-de-Fonds, il fit celui de Paul DITISHEIM, de sa femme et de son fils; celui de l'avocat JEANNERET, qui, dit-il, ressemblait à un tigre; celui du pasteur PETTAVEL, de Jeanne PERROCHET, sculpteur. En 1919, il peint à Chaumont le portrait de Charles-Edouard GUILLAUME, Prix Nobel de physique.
1919. — Retour à Paris. O. MATTHEY fait partie des « Artistes indépendants ». Il expose en divers salons. Il fréquente les bibliothèques, les musées, les académies, les quartiers pittoresques, les quartiers mal famés, les filles, les pauvres, les clochards. Il fait quantité de portraits, comme celui de M. Gustave FAYET, grand collectionneur, qui possédait dans son château d'Igny un important ensemble de Van GOGH et de GAUGUIN. Il exécuta également le portrait d'Henri CHRÉTIEN, de l'Institut d'optique de Paris, astronome, inventeur du cinéma en relief, encore invisible pour des raisons financières. Entre autres portraits, il peint encore celui de l'historien Emile MAGNE, historien de Mme de LA FAYETTE, de Ninon de LENCLOS, de Nicolas POUSSIN. Parmi ces portraits, il faut mentionner ceux de la vieille aristocratie parisienne et française et ceux de la comtesse Bruno de BOISGELIN, la comtesse Jean de BOISLILE, de BELLEROY, de MUN, la princesse Lucien MURAT. Quelques-uns de ces portraits ont été reproduits dans l'« Illustration » de 1929 ou 1930.
O. MATTHEY a plus de mille portraits à son actif en Suisse, à Paris, à Metz, à Strasbourg, à Nancy, à Béziers, à New York, en Afrique, en Angleterre, en Suède, au Brésil.
1939. — Retour à Neuchâtel à cause de la Seconde Guerre mondiale. C'est dès ce moment qu'outre la réalisation de nombreux portraits il écrit « son journal ». Il couvre de nombreuses pages de ses réflexions, de ses « correspondances » à différents journaux, dont en particulier l'« Observateur », de Genève, qui publia ses articles à raison de un par mois. Il reconnut que ses écrits « lui valurent plus d'ennemis que d'amis ». En vérité, c'est un grand polémiste, un véritable bretteur qui fait siffler l'air ambiant, luttant contre « les vendus au dieu Mercure » ou ceux qui prétendent que « dessiner ce n'est pas copier, mais composer ». Pour lui, la plus belle définition que l'on ait donnée de cette activité (celle de peintre) pieuse entre toutes est « le but est d'imiter ce qui est, de faire aimer ce qu'on imite ». Définition que nous devons à Fromentin qui parlait excellemment et la langue de sa tribu et la langue universelle de la peinture. La connaissance de ces deux langues est absolument nécessaire pour parler intelligemment de la peinture. Et FROMENTIN donne du même coup une leçon de morale à ceux qui ont la prétention de gouverner les hommes en parlant pour ne rien dire et par le plus profond mépris de ce qui est, c'est-à-dire de ce que nous devons à Dieu !
Jean-Pierre Baillod
(Source: brochure du Grand-Cachot-de-Vent, 1974)
Octave MATTHEY (1888-1969)
Né en 1888 à La Brévine, mort en 1969 à Neuchâtel.
De 1904 à 1910, Matthey suit les cours de Charles L'Eplattenier à l'Ecole d'art de La Chaux-de-Fonds. Il étudie ensuite à Munich et de 1912 à 1914 il est à New York.
De 1920 à 1939, il vit à Paris avant de revenir s'installer à Neuchâtel. Il revient en Suisse pendant la guerre.
Il peint de nombreux portraits et bouquets de fleurs, ainsi que des paysages souvent inspirés de ses voyages en Italie, Allemagne, Belgique, Hollande.
Bibliographie: Jean-Pierre Baillod, Octave Matthey, Catalogue de l'exposition, Ferme du Grand-Cachot-de-Vent, Le Cachot, 1974.
Octave Matthey (*)
Comme Blaise Cendrars, comme Le Corbusier, Octave Matthey est un enfant de la terre neuchâteloise, un enfant des hautes terres, de ceux qu'on appelle les «Montagnons». Si les deux premiers sont revendiqués aujourd'hui par la France, Octave Matthey, malgré ses séjours en Allemagne, en Belgique, en Hollande, à New-York et à Paris, revenu au pays, est resté bien Neuchâtelois.
Cependant, ses contacts avec l'étranger lui ont largement orné l'esprit et lui ont donné des ailes qu'il a su déployer au-dessus des marécages où se débattent les misérables humains, et au-delà des frontières étroites du petit pays qui fut le sien.
C'est ainsi que la copie de merveilleuses miniatures persanes, hindoues, arabes, chinoises, à Munich, lui a ouvert les yeux sur des mythologies orientales, comme son professeur de dessin, à l'école secondaire de Neuchâtel, l'avait initié aux chefs-d'oeuvres de la statuaire grecque.
A Paris, les Cézanne, van Gogh, Gauguin, Matisse, Degas, Toulouse-Lautrec, Renoir, etc., le séduisent. La Joconde reçoit ses nombreuses visites, comme les bibliothèques et les musées.
Les Etats-Unis l'influenceront aussi. Il y laissa de nombreuses traces, et notamment des vitraux, signés modestement O.M.
Entre 1919 et 1939, associé aux «Artistes indépendants» il travaille ferme et expose aux «Artistes français», à la «Nationale», à Paris.
La deuxième guerre mondiale, comme la première, l'a ramené au pays. Durant la première, sous l'uniforme, il a peint nombre de soldats, colonels et même le général Wille.
Pendant la seconde, il restreignit son activité à celle des portraits.
Dans un bref résumé de sa vie, donné à l'occasion d'une exposition en 1964, il conclut par ces mots, faisant sa profession de foi à laquelle il s'est tenu toute sa vie: «Voici la plus belle définition que l'on ait donnée de cette activité pieuse entre toutes: «Le but est d'imiter ce qui est, de faire aimer ce qu'on imite». Nous devons cette définition à Fromentin, qui parlait excellement et la langue de sa tribu, et la langue universelle de la peinture. La connaissance de ces deux langues est absolument nécessaire pour parler intelligemment de la peinture. Et Fromentin donne du même coup une leçon de morale à ceux qui ont la prétention de gouverner les hommes en parlant pour ne rien dire, et par le plus profond mépris de ce qui est! c'est-à-dire de ce que nous devons à Dieu !».
(*) Source : texte de Jean-Pierre Baillod, revue neuchâteloise été 1974