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JACQUES MINALA (1940)

 

minala portrait1 mai 2018 

Jacques Minala, juin 2018 - photo © Jean-Luc Barbier

Peintre, dessinateur, plasticien, illlustrateur et graveur né en 1940 à Bienne, originaire du Tessin.

Minala est également l’auteur de plusieurs vitraux réalisés par Roland Béguin, verrier à Ste-Croix/VD dont ceux de la chapelle de La Vue-des-Alpes et ceux de l’église de Saint-Sulpice (NE).

Expose régulièrement en Suisse et à l’étranger. 

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« Je fonctionne totalement par l’émotion, à travers l’émotion » 

«Après avoir posé sur la toile un élément figuratif, Minala se laisse guider par le rêve et l’improvisation. Naissent alors des alliances de couleurs qui libèrent la lumière emprisonnée dans la matière. La gamme s’est encore illuminée d’année en année pour offrir au spectateur de brillants kaléidoscopes, maîtrisés dans des compositions souvent en forme de croix. Jaillissements colorés dans les peintures à l’acrylique; douceur et légèreté dans la transparence des aquarelles.» (Gérald Comtesse)

«Tableaux aux figures géométriques (1992-1998) très ensoleillés. L’acrylique renforce la luminosité de ses jaunes et de ses ocres bien appropriés à la Rêverie de Provence, à Eté en Provence ou au Chant du silence, ou encore Avant juin. Là, comme chez Mafli, on voit, non des carrés, mais le soleil du Midi. C’est comme une fenêtre ouverte sur la réalité secrète du monde, un dialogue au-delà du visible.» (Martine Thomé)

  

Vitraux de Jacques MINALA - Home médicalisé "Les Surgits" à Fleurier

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JACQUES MINALA 

«Dans un tableau, chaque partie sera visible et viendra jouer le rôle qui lui revient, principal ou secondaire. Tout ce qui n'a pas d'utilité dans le tableau est, par-là même, nuisible. Une œuvre comporte une harmonie d'ensemble: tout détail superflu prendrait, dans l'esprit du spectateur, la place d'un autre détail essentiel.» Matisse

Ces quelques mots pourraient servir d'introduction à l'univers paisible et encore secret de Jacques Minala, ce Tessinois qui vit à la limite du pays jurassien neuchâtelois, à Môtiers, au Val-de-Travers.

Secret par nature, non par volonté de ces artistes qui sciemment se tiennent écartés du monde, tour d'ivoire et hautaine marginalité. Au contraire, chacun des coups de pinceau du créateur «môtisan» est un appel au partage, à la joie de la couleur offerte comme une fête. Cette peinture en appelle à l'équilibre. Pour le natif de la balance qu'est Jacques Minala, quelle plus belle quête du Graal à travers le mystère des formes allié à celui plus magique encore des teintes qui parfois lui échappent, menant leur existence propre: «il m'arrive de partir avec une idée précise pour les tons d'un tableau, et brusquement je m'aperçois qu'une autre teinte s'est insinuée à sa place.»

Insolence des couleurs. Parmi elles, le jaune qui vient de lui inspirer une toile aux dimensions gigantesques, lui convient tout particulièrement. Influence de la lumière du sud où Minala est retourné, comme appelé par une force incontrôlable ? Naître Tessinois, c'est porter en soi l'instinct de l'or en tant que puissance intérieure. L'or peut ensuite se marier à toutes les nuances imaginables par l'artiste. Il n'empêche, il est une réalité qui marque de son sceau les enfants nés sous son influence, celle-ci fût-elle proche ou lointaine. Que Minala soit né à Bienne ne change en rien l'influence profonde des origines.

Après plus de 40 ans passés dans la lumière froide de l’outre-Gothard, Minala a voulu retrouver cette terre d'origine, mais il était trop tard: elle était envahie par un tourisme estival argenté qui avait envahi les vieilles demeures, lesquelles vivent aujourd'hui un ou deux mois par an, plaie du Tessin. Mais l'appel symbolique de l'or-lumière et connaissance, l'or maître des forces telluriques premières et universelles, cet appel-là était trop fort, Minala s'est tourné vers le sud de la France. En Provence, il a retrouvé le rayonnement originel qui l'appelait. «J'ai retrouvé le pays natal, explique-t-il simplement.» Sa peinture s'est épanouie, allégée, nous dirions presque révélée, comme si jusque-là elle avait dormi dans un rêve qui n'était pas tout à fait le sien,

Equilibre

Revenons-en aux préceptes de Matisse, «pas de vains détails» qui alourdissent l'ensemble, Minala a sans doute perçu la leçon d'instinct. Rien n'est vain dans son œuvre. Point de ces coups de pinceau stériles qui dispersent le regard à travers la toile. Nous voyons plutôt chez l'artiste une sobriété d'expression à la limite parfois de la timidité, peut-être l'expression d'une extrême pudeur ou d'une grande timidité. Et quelque chose de monolithique, une force tenace qui trace sur la toile un véritable chemin de Croix, le terme n'étant pas ici trop fort, puisque c'est bien une croix qui est apparue depuis quelques années dans cette œuvre encore en devenir, «Ça m'agace, précise l'artiste lorsqu'on l'interroge sur l'architecture en forme de croix autour de laquelle s'articule sa création à l'huile et à l'acrylique, cette croix revient toujours, je ne sais pas pourquoi.»

Serait-ce un inconscient besoin de structure auquel s'attache Minala ? «J'aimerais sortir de cette croix, dit-il encore, les dessins ne s'encombrent jamais de cette figure obsessionnelle.» Et d'avouer un obscur besoin de figuratif, «C'est la base à partir de laquelle je me retrouve sur la toile». Que penser de ce besoin de figuratif qui trouve son expression dans une croix ? Le mysticisme de l'artiste s'exprime, plus fort que la raison et situé bien au-delà de toute éthique religieuse, nous pourrions évoquer la pensée cosmique.

Guitare et cire perdue

Né à Bienne en 1940, issu d'un milieu modeste, Jacques Minala souffre dès la prime adolescence du «syndrome du grand-père artiste» qui a abandonné sa famille et ses responsabilités. Le souvenir de cet aïeul pèse lourd dans la mémoire du père. Quand le petit Minala, qui déjà enfant ne cesse de dessiner, revendique le droit de s'adonner à la musique, leçons à l'appui, il est brimé par peur des lendemains. «Le dessin était un refuge contre le milieu, se souvient-il. J'avais toujours été un gosse rêveur et à 15 ans je me sentais très mûr, j'avais peu participé aux jeux de mes camarades, je m'étais forgé dans la solitude.»

Le père craint que l'enfant ne suive le chemin du grand-père. Il refuse catégoriquement les leçons de musique. Minala n'a qu'une issue, contourner l'interdiction. Ce qu'il fait sans la moindre hésitation: il entre dans une fanfare où il apprend à jouer de la clarinette et du saxophone.

On le trouve à peine plus tard, toujours très jeune, dans un orchestre de jazz. Il apprend successivement la guitare, le banjo, la batterie ancienne. «Aujourd'hui encore, je commence mes journées par un moment consacré à la musique, je joue du piano, complément indispensable à la peinture.»

Au cours de ces années 50, il acquiert une profession éloignée des arts plastiques, il devient technicien-dentiste. Il faut bien manger ! Mais à sa manière, il utilise à des fins personnelles la technique de la cire perdue qui sert pour les empreintes des dents. «A la place de modeler celles-ci, je modelais des visages, se souvient-il. La cire perdue a été une aide précieuse pour la création des bijoux.» Autre moyen de gagner sa vie. Car immédiatement, avec ou sans le consentement paternel, Jacques Minala a emboîté le pas à l'aïeul, Il a dix-huit ans à peine lorsqu'il expose pour la première fois à Bienne. Ce qui ne l'empêche pas de travailler, de jouer très régulièrement avec son orchestre, ce qui sous-entend également les répétitions. Et il crée des bijoux qui sont de véritables sculptures miniatures. Ou inversément, les sculptures sont de vrais grands bijoux. Les uns et les autres révèlent le pétrissage de la matière, on sent l'empreinte de l'homme. «Cela tient aux racines, explique le peintre, les Tessinois ont l'habitude de tout faire, ils savent instinctivement travailler de leurs mains.»

Plus tard, beaucoup plus tard, Minala ne craindra nullement les gros travaux. Avec sa femme, il entreprendra la restauration de la maison qu'il habite à Môtiers, puis il aména-gera celle de Taulignan, en Provence. Couler des dalles ne lui fait pas peur, ni casser des murs qu'il remonte ensuite, attentif à préserver l'âme du lieu qui lui est confié. Cette belle énergie va pourtant s'ébrécher contre le mur du temps. Un jour, le jeune artiste doit choisir entre la musique et les arts plastiques. À 22 ans, il quitte son orchestre pour se consacrer davantage à la peinture. «Le touche-à-tout est dangereux, il faut éviter de disperser son énergie.» Sage décision pour un adulte si jeune. À cet âge-là, d'ordinaire, on croit tenir le monde dans le creux de la main.

Minala très vite s'est situé au-delà des réactions habituelles, pressentant le chemin à suivre. Il gardera néanmoins une fidélité absolue à celle qu'il «abandonne», En la pratiquant régulièrement d'abord, en lui rendant hommage ensuite à travers sa peinture. En effet, bon nombre de ses toiles sont construites, dirait-on, sur des portées musicales, la croix servant de partition.

D'ailleurs, nous pourrions parler de «fugues» à propos des grandes toiles de Minala. Autour du cœur de la croix, les mêmes motifs géométriques s'articulent, répétés chaque fois dans les teintes choisies pour une œuvre. Travail tant et tant de fois répété qu'il a fini par créer un style bien particulier, situé entre l'abstrait lyrique et une figuration parfaitement structurée, souvent figée et assez froide. Ou encore, un style léché, savamment calculé. Peut-être faut-il la voir ici, l'influence de la région: on ne vit pas impunément des années dans l'atmosphère horlogère, sans qu'elle imprime quelque chose de ténu, certes, mais de bien vivant. En l'occurrence, le goût inné pour la structure, pour la précision presque maniaque. Et raffinée.

Car on a voulu faire de Minala un peintre typiquement jurassien. Et s'il est vrai qu'il vit en parfaite harmonie avec la nature austère du Jura - «j'ai fui la ville, rappelle-t-il, je ne supporte pas ses agressions ni son perpétuel bruit de fond» - Minala «se sent Tessinois». Ses fibres vibrent en accord avec la lumière dorée qui insuffle au Tessin et à l'Italie ce fécond rayonnement que même la dégradation générale des temps modernes ne parvient pas à atténuer.

Il est intéressant de constater que l'œuvre de Minala s'est illuminée depuis qu'il passe une partie de son temps dans le décor de la Provence. Non qu'elle manquait de lumière, mais celle-ci apparaissait plus sobre, empreinte de mélancolie. La voici comme fécondée par un rayonnement intérieur. La nostalgie des teintes a cédé la place à un fond plus soutenu, comme si le travail d'approche avait atteint une plénitude. La croix elle-même se dilate, elle est moins fixe, moins attachée à son centre terrien.

Les fonds

«Quand s'achève une période de travail intensif, je me retrouve vidé de ma substance, relève-t-i, je suis alors pour un temps dans l'incapacité de peindre.»

Ces passages d'ombres ne l'angoissent pas. Il a compris que l'artiste a besoin de temps de repos après ces longues journées de 14 ou 15 heures consacrées à la création. Besoin de se recharger. Minala se coule dans l'acceptation de ces rythmes qui «font partie du processus de création»,

Plus jeune, il se montrait impatient. Aujourd'hui, il profite de ces temps morts pour travailler les fonds. L'atelier regorge de ces toiles apparemment vierges, auxquelles l'artiste a consacré un travail d'approche, de préparation. Pour lui, il n'est aucun geste vain. Les couches de fond, invisibles pour le profane, portent en elles la lumière à venir. Préparer le fond, c'est sentir vibrer l'oeuvre en gestation.

L'atelier

Moment de satisfaction pour la curiosité: un furtif passage dans l'atelier de Minala. On pénètre dans le Saint des saints. Ici, même sa compagne n'entre pas quand il travaille. «Seule ma fille ne me dérangeait pas, précise-t-il. Enfant, elle allait et venait à sa guise». L'énergie dépouillée de tout a priori de l'enfant n'entrave pas l'imagination, Minala n'est pas le premier à le constater.

L'atelier est minuscule. On s'en étonne quand on sait la quantité d'œuvres qui voient le jour dans cet espace qui a davantage des allures de nid que les prétentions monumentales de l'atelier d'un maître.

Il se présente sur deux étages, encombré de chevalet, pinceaux, tubes de toutes les couleurs, une chaise, un tabouret, la stéréo, des taches de peintures en strates parterre et sur une table, et les toiles plus ou moins vierges. Curieuses chrysalides en train de se métamorphoser., Certaines d'entre elles paraissent blanches, mais un doigt attentif sur le grain de la texture dément l'impression et assure que le processus de la réalisation a commencé.

D'aucunes sont plus frugales. D'autres encore portent l'empreinte de dégradés dans les teintes futures de l'œuvre, il en est même qui semblent terminées. Erreur, dit Minala qui prend la peine d'expliquer le stade du travail. Placé dans les bras du soleil, sans rémission toute la journée, l'atelier est une véritable étuve. On s'attendrait à ce que le peintre en soit gêné. Pas le moins du monde, répond le Tessinois: «Plus il fait chaud, plus j'aime travailler».

Sous l'escalier, la photo d'un personnage célèbre lui tient compagnie. Pourtant, point d'image d'un quelconque dieu chez Minala mystique, que sa main conduit à renouveler de toile en toile des créations articulées autour de la croix. La foi est plus fondamentale et sûrement plus humaniste. Dans son atelier, l'artiste s'applique sous le regard bienveillant de Giacometti.

L'acrylique

Minala a choisi l'acrylique contre l'huile, pourrait-on dire. C'était au début des années 60, l'acrylique venait d'arriver sur le marché suisse: «Quelques amis et moi-même Servions de cobayes à un marchand de Bienne. Il nous offrait des échantillons, nous lui donnions nos impressions après les avoir testés.»

Et si «l'essayer c'est l'adopter» comme dit l'adage populaire, ce fut le cas pour Minala qui découvrit dans l'acrylique une matière plus proche de son tempérament que l'huile. «Celle-ci est plus agressive dans la façon qu'elle impose de la travailler et il est impossible d'atteindre les mêmes nuances. Immédiatement, l'acrylique m'a permis d'obtenir des effets différents de ceux dont j'avais l'habitude. J'ai arrêté l'huile à 23 ans. I n'y a rien là d'absolu, naturellement, il m'arrive de temps en temps de recourir à ses soins, notamment pour l'ambiance qu'elle dégage, liée à l'odeur de la térébenthine ! Mais dans l'ensemble, l'huile n'est pas pour moi. Il faut la laisser à des artistes qui en tirent le maximum de sa force.»

Pourtant, malaxer la matière non seulement plaît à Minala, mais lui apporte une sorte de libération intérieure. Quand le besoin se fait sentir de labourer le matériau, tel le Paysan s'active pour donner vie à sa terre, «je vais casser un mur, j'entreprends une sculpture, je travaille les cailloux que j'amasse lors de mes balades.»

La sculpture instinctive

Plus encore que la peinture, la sculpture lui appartient si instinctivement qu'on imagine le fer, le bronze ou le marbre comme envoûtés par ses mains ou par sa volonté. Bien qu'il profile l'œuvre selon une exigence profonde, il n'y a aucune agression contre la matière. Minala ne crée pas contre les choses, mais bien en totale symbiose avec elles. On retrouve ici l'âme tessinoise, la première, enfouie, peut-être celle qui s'exprime encore parfois miraculeusement dans le haut des vallées, vivant en accord avec le milieu.

On imagine difficilement Jacques Minala attaquant la matière, on le voit plutôt cherchant à la convaincre de se laisser aller à l'esthétique encore cachée dans ses entrailles. L'artiste est Pygmalion plutôt que séducteur. La démarche est à l'opposé du machisme primaire, elle est créatrice dans le sens premier du terme. Voici un peintre inspiré par la volupté de Vénus, non par le glaive de Mars. Pourtant, c'est bien un homme qui ébauche, dégrossit, modèle et taille. La rencontre yang et ying atteint ici une plénitude toute simple, évidente. Le masculin-féminin sans haine et sans guerre, deux forces non plus rivales mais complices.

Il y a chez Minala une souplesse extraordinaire à l'instant qui passe, un accord tacite avec des voix intérieures qui lui disent le chemin à suivre: «Quand j'ai besoin du contact avec la matière, j'entreprends une sculpture. À d'autres moments, je dessine, c'est un moyen essentiel pour me calmer. En fait, les dessins sont mes vitamines, et si je ne puis dessiner, alors je sors, j'entre en contact avec la nature.»

Au cours des balades, il ramasse ces cailloux qui plus tard livreront leurs arcanes sous la forme nouvelle de l'œuvre d'art. La boucle est bouclée. Le labeur s'accomplit sans discontinuer. Minala ne veut pas «tuer le temps» par un activisme gratuit, «Chaque instant a son importance, il faut éviter de laisser filer ce temps précieux qui nous échappe à toute vitesse.» Il agit sans cesse, conscient des heures qui lui sont données pour la création, mais il agit en accord avec le rythme naturel des choses et des saisons. Car il refuse de «vivre comme un fou», comme il vivait en ville. «J'ai aimé Paris, Montmartre, c'était mon époque, je jouais de la guitare dans la rue pour une bouteille de rouge qui partait aussi sec.» Vie d'artiste, mais jamais il n'a été dupe de ses rayonnements artificiels. «Je suis revenu dans la région jurassienne, j'aime son silence.»

Ouverture, émotion

Logique d'un destin voué à la création, donc à l'ouverture, ce que doit être en toute circonstance l'univers créatif, accordé aux forces cosmiques. Minala a passé de l'adolescence en lutte contre la violence du milieu, à l'âge adulte sans cesse émerveillé, «plus je vieillis, plus je tiens à la vie, elle nous surprend chaque jour». Sa peinture témoigne de cet amour pour l'existence chaque jour remise sur le métier en même temps que l'œuvre en chantier.

Car malgré les combats, les batailles apparemment perdues, le chemin s'est creusé à travers la musique d'abord, puis à travers le dessin, la gravure, la peinture, la sculpture. Et les relations aux autres, que l'artiste assimile à son travail d'une manière tout à fait personnelle. Un exemple: on vient consulter Minala comme jadis la Pythie. Mais ici, point de message abscons: «Quand des amis, des voisins m'interrogent à propos de leurs problèmes, je trouve souvent la solution.»

Minala écoute les voix sibyllines de l'intérieur, d'où sans doute son accord parfait avec les femmes. «J'aime le sexe féminin, dit-il, non au sens sexuel du terme, mais bien davantage au sens ésotérique», dans une communication qui se passe des mots qui déforment. Question de sensibilité, celle-ci mise au service de la création, car l'œuvre est pleinement masculine, mais de ce masculin tamisé par les forces femelles. Que l'on songe au fameux «dessin qui apaise les forces débordantes de l'artiste. Minala s'astreint au dessin quasi horloger dans la façon de le réaliser, méthodique, lent tel celui de la dentellière. Il y a ici un peu de Pénélope, l'attente. Simplement, Minala ne défait point, la nuit, le travail déjà réalisé, il attend la paix intérieure, afin de poursuivre l'ouvrage.

À Marseille, les voix du dedans ont parlé au peintre. Quand pour la première fois il parvint dans cette cité follement latine, il savait sans les connaître où étaient les choses et les divers lieux, comme si la topographie de la ville fût inscrite en lui.

Ainsi a-t-il plus tard retrouvé le sud, sa chaleur, sa lumière, répondant à un appel irrésistible. Il a désormais besoin de se plonger régulièrement dans cette atmosphère latine où l'émotionnel fait partie du décor. «Je fonctionne totalement par l'émotion, à travers l'émotion.» C'est elle, l'essence de sa créativité et aussi le matériau brut et premier. Emotion amoureuse, non pas amours de passage, de celles qui déchirent, mais l'amour qui se construit avec le conjoint, les enfants, les amis. «J'ai besoin du contact avec les gens pour créer.»

D'ailleurs, chez les Minala, on entre, la porte n'est pas fermée. Si elle l'est, c'est qu'ils sont absents. On entre donc, on partage le repas, le vin. Au cours de cette communion, on se met à parler vraiment, on échange. Autour de la table, la pudeur de Minala n'a plus cours brusquement, L'œil pétillant, il se met à raconter. L'essentiel se dévoile ici, maintenant. Pas dans l'interrogatoire journalistique qui voudrait cerner le peintre. Voici également un artiste capable d'écouter les autres, qualité assez rare pour être relevée. Artiste certes et avant tout humain.

Tout en devisant, en se confiant, le créateur est omniprésent. Non seulement par la parole, mais également dans son biotope. Son œuvre occupe les murs de la cuisine, les couloirs, le salon, la chambre où dort la petite-fille, née récemment. L'atelier de gravure est à deux pas, de même que l'atelier, côté soleil. Or, si Minala sait prêter son attention aux autres, il n'est pas très enclin à parler de lui. A la fois parfaitement social et naturellement sauvage.

N'entre pas qui veut dans le labyrinthe intime de l'artiste. Il faut savoir saisir ici ou là une phrase qui le révèle, mine de rien. Ces mots précieux peuvent tomber entre deux portes, devant une toile, en haut de l'escalier tandis que l'on visite l'atelier. Gare à ne pas rater Minala dans ses avares confidences, il ne se répétera pas. Ou alors c'est que l'on a percé la carapace de ce drôle de personnage, accueillant, évasif, papoteur et réservé.

Les personnages

Nous évoquons les «personnages» nés jadis sous les pinceaux. Ils ont été pour un temps une part importante des réalisations picturales. Silhouettes découpées durement dans la trame colorée, ils apparaissaient comme les prismes d'un monde à la dérive que l'artiste observait, à la fois distant et compatissant.

L'œuvre peint d'aujourd'hui est tout entier minéral et végétal. Hommage à la nature, nous l'avons dit. Or, comment, lui qui aime l'humain, qui prétend en «avoir besoins s'est-il détaché de la représentation de l'homme, lequel lui a inspiré des toiles au ton exacerbé? «L'homme (Mensch) en représentation à fini par m'inquiéter. Les personnages me tourmentaient, mais jeune, on veut refaire le monde.»

L'humain dans la peinture participait de cette démarche. De même que le dessin politique, Minala a été un graveur actif pour des journaux engagés, tel «Le Résistant à la guerre» d'Arthur Villars.

Un jour, ces personnages sans visage nettement délimité comme les représenterait une photo, ces visages l'ont regardé de trop près. Ils accusaient, non pas Minala directement, Mais à travers lui le monde et son malaise, ils criaient la solitude. Le peintre les a laissés à leur destin sans lendemain autre que celui des cimaises, belle revanche pour l'artiste ! Il s'est réfugié plus définitivement encore dans le règne végétal et minéral dont il fait la source essentielle de son inspiration.

Pour lui qui sait l'entendre, la nature ne cesse d'ouvrir des portes. «Je n'en ai pas fait le tour, constate-t-il, et à la vérité, je crois qu'on n'a jamais fini de la découvrir, elle ne cesse de nous étonner.» Il en parle comme d'une maîtresse généreuse, toujours offerte. Celle, maternelle, qu'il suffit de prendre. La grande inspiratrice de l'œuvre picturale, mais aussi de l'œuvre matérielle, entendons la sculpture. La nature sans limite et sans frontière, telle que la conçoit Minala. On peut voir dans cet amour passionné pour la nature une attitude très romantique. Il ne s'en défend nullement: «Les Tessinois sont différents des gens d'ici en ce sens que le romantisme fait partie d'eux-mêmes.

Et comme ce sont avant tout des émigrants, ils emmènent ailleurs ces rayons de soleil qui émanent de leur terre. Les autres peuvent ensuite en profiter, ceux que cette flamme de l'âme a désertés.» Il marque une pause, s'étonne de son propre constat: «C'est drôle, n'est-ce pas ? La distance n'est pas si grande entre le Jura et le Tessin, pourtant les racines sont autres et la manière de s'exprimer différente.» 

S'il existe un mariage heureux, celui de Jacques Minala et de la nature témoigne d'un accord parfait.

Loin des modes

Minala s'acharne, dans la peinture, «à garder le rythme»  comme il dit, Rythme primordial de l'acte de peindre, rythme du labeur repris, amélioré jour après jour. «La tranquilité n'existe pas, il n'y a pas de vacances. Même si je dois être hospitalisé, je peins. Malade, fiévreux, je trouve un crayon, un pinceau, je cherche les alliances de couleurs, je me rends au vernissage s'il a lieu pendant la maladie.»

S'agit-il d'un acte de foi permanent ? - Qu'importe. Minala mystique répond à des aspirations personnelles. Il en est de même pour le produit fini qui s'en va loin de l'atelier, dans les galeries, en Suisse romande et alémanique (il est l'un de ces rares "Welches" qui passe sans encombre le rideau de röstis), en Allemagne, en France, en Belgique, aux Etats-Unis et ailleurs, dans des collections privées. À l'image des sages qui ne s'encombrent pas des «modes», il suit son chemin: «Je ne puis sacrifier à la mode, d'ailleurs, ce terme ne veut rien dire: aujourd'hui et ici, je ne suis pas un artiste à la mode et demain ici ou ailleurs, je le suis brusquement, pour tomber dans l'oubli le lendemain !» Il échappe ainsi furtivement à tout courant. La critique veut-elle le classer parmi les «artistes jurassiens»? La belle affaire, Minala ne changera pas ses habitudes, le goût de la perfection, par exemple. Outre dans les dessins, on retrouve ce trait particulièrement prononcé dans les travaux à l'encre de Chine, parfaits rouages que ces coups de plume d'une précision à faire pâlir d'envie l'amateur le plus maniaque des mouvements de montre! Et ainsi, accomplissant son fameux chemin de croix de la création, Minala va, selon son propre credo, porté par ses seules certitudes intérieures.

De l'esthétique

Il évoque son goût prononcé pour l'esthétique. En cela, Minala est un pur produit latin et plus précisément «français». loi, il est possible de le comparer aux artistes neuchâtelois, avec lesquels il entretient de bons rapports de voisinage (mis à part les quelques amis fidèles). Et une certaine distance venue avec les années et l'expérience qui lui a enseigné la création en solitaire.

Car c'est bien en solitaire que réfugié dans l'atelier-nid, il affronte la toile en chantier. Seul avec les pinceaux et la couleur qu'il crée. «Je ne pense pas quand je peins, et je déteste être dérangé.» L'acte créatif tient d'une fragile alchimie, comme celle de la couleur, de ses intensités dans lesquelles il se laisse aller: «Avec les couleurs, je ne peux pas tricher, elles ont une énergie personnelle avec laquelle il faut compter. Sur la toile, la couleur mène son existence, impose sa loi, ou alors mon subconscient est peut-être plus fort que la réalité, que le raisonnable, il pressent la finalité de la toile.»

Dans l'atelier, le goût du beau le conduit imperceptiblement à la réalisation finale. L'esthétique chez Minala s'applique d'ailleurs de la même manière aux arts plastiques qu'aux travaux pratiques apparemment moins glorieux, comme les transformations et les rénovations des maisons.

Regard

«On ne fait que regarder», dit-il. S'il eût poursuivi dans la voie musicale, sans doute eût-il dit alors: «On ne fait qu'entendre».

Regard suivi de la transmutation sur le fond préparé à recevoir l'image passée par le filtre d'une sensibilité à fleur de nerf et naturellement hantée par l'histoire et le vécu propres à l'artiste.

«Je regarde un peu comme si j'observais le monde par un trou dans une grande feuille de papier ou dans un journal. On découvre une infinité de choses par ces petites fenêtres !»

Minala voyeur ? - Si c'est le cas, l'artiste agit avec une tendresse curieuse de la vie. Il s'est formé ainsi, en autodidacte bousculé par les remous de l'existence, par les petites surprises que l'on s'invente pour survivre dans les moments de doute. «Je n'ai jamais regretté les écoles que je n'ai pas suivies. La vie m'a tout appris. Elle a été un bon maître». Et quelquefois un père fouettard. «L'évolution est plus lente, reconnaît-il, mais elle s'appuie sur l'essence-même de l'existence humaine. Elle m'apparaît sans conteste plus complète que toute école, fût-elle la meilleure.»

Minala a cependant étudié le dessin académique à Bienne. Cette période d'apprentissage lui laisse le souvenir d'une expérience parmi d'autres.

Autres techniques

Cette curiosité de l'autodidacte le pousse sans cesse à tenter de nouvelles expériences. Ainsi en est-il venu à la gravure au début des années 70.

Au cours d'une exposition à La Sarraz en 1968, il avait assisté à une démonstration publique du graveur Yersin. Fasciné par la morsure de l'acide dans le cuivre, par les mains du graveur, par la précision du travail, il avait su qu'un jour, il tâterait lui aussi de la gravure.

Aujourd'hui, il l'aime plus que jamais pour son aspect manuel. La gravure a cette qualité singulière, comme le dessin, qu'elle révèle cruellement les manques ou les qualités intrinsèques pas toujours perceptibles au premier coup d'œil. Avec elle, nulle esbroufe n'est possible. L'artiste est confronté immédiatement à ses limites, alors que la peinture laisse planer le doute au regard non averti,

À travers elle, Minala a dévoilé son âme «champêtre», mais également son aptitude à cultiver l'extrême finesse, qualité attribuée à tort aux seuls citadins. Le jeu subtil de la gravure a rencontré en lui un artisan plein de tact et consciencieux. Quant à Dame Nature, elle a trouvé dans la gravure, via Minala, un miroir où multiplier son image élégamment déformée par le regard humain.

A l'artiste, la gravure sert également de «vitamines». C'est son expression pour définir les activités créatrices qui le laissent en paix, lui permettant de passer sans angoisse les moments de doute ou les vides immenses qui ne manquent jamais de surgir. Dans la même foulée, la linogravure représente une tâche mécanique dont le résultat immédiat le rapproche des réalisations pratiques et manuelles qui participent de son équilibre.

A l'aquarelle, Minala porte un amour particulier. Elle évoque la magie de la transparence. «La couleur m'interpelle sans cesse, il y a une énergie invraisemblabie dans les teintes, je le répète, mais j'en reviens toujours à la transparence qui est ma nature profonde. L'aquarelle fait partie de mon être, j'en ai besoin, même si les toiles touchent des zones plus obscures auxquelles je dois me confronter pour me révéler et pour évoluer.» Et Minala vient de se jeter un nouveau défi: apprivoiser la lumière à travers le verre, matière très brute, qui réserve des surprises: «J'ai obtenu un mandat qui m'intéresse tout particulièrement, la réalisation de vitraux pour le home médicalisé de Fleurier (NE). C'est totalement nouveau pour moi, j'ai accepté à cause de cette dimension inconnue qui exige l'intuition de la matière. L'union du verre et de la lumière est délicat. L'une, intangible, doit venir sensibiliser l'autre, matériel. Ajoutez à cela la couleur qui teinte le verre selon le projet du peintre, c'est loin d'être une évidence, le pari n'est pas gagné d'avance !»

Au début de ce texte de présentation, première rencontre avec Jacques Minala, nous évoquions «l'univers paisible et encore secret du peintre». Paisible par le caractère sacré de cette recherche liée à l'instinct plus qu'à la réflexion, dans une période qui se veut rationnelle. Et "secret", nous dirions plus précisément «en gestation», telle nous apparaît l'œuvre de Minala. Comme si d'évidence, la fameuse croix qui envahit les toiles - message occulte restant à décrypter - dissimulait en vérité le devenir de cette création discrète, qui fait son bonhomme de chemin hors des sentiers battus, bien à elle, entêtée dans son labeur quotidien.

Minala ne dit-il pas lui-même: «Je ne suis jamais satisfait, la perfection m'échappe à chaque instant. Il m'arrive parfois d'avoir la chair de poule, quand fatigué d'avoir travaillé des heures et des heures sans m'arrêter, je suis brusquement content d'un résultat. J'essaie alors de me convaincre: c'est là qu'elle se niche, la perfection. Mais à peine frôlée, elle s'échappe, elle repousse les limites que l'on pense avoir atteintes.» Rêve ou mirage, la perfection demeure dans sa tour d'ivoire.

Ces quelques mots qui contiennent le doute et l'espoir nous rappellent une réflexion de l'Américain Rauschenberg, père des «combine paintings», qui constatait dans les années 60, période de tous les excès: «Un peintre doit être un chercheur, un inventeur perpétuel, parce que la compréhension de ses tableaux serait l'enterrement de sa vie active»,

Bernadette Richard journaliste-écrivain

 

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DIE NATUR ALS QUELLE DER KRAFT


Ein Atelierbesuch

Wenn Jacques Minala von seinem schmucken Wohn-und Atelierhaus in Môtiers, einem historischen Städtchen im Neuenburger Jura erzählt, gerät er ins Schwärmen. «Es hat eine magische, eine mystische Ausstrahlung und ist voller positiver Schwingungen. Ich arbeite hier täglich zehn bis zwölf Stunden. Trotzdem gibt mir das Haus das Gefühl, in den Ferien zu sein.» Dass es sich dabei um ein ehemaliges Bauernhaus aus dem Jahre 1680 handelt, ist heute kaum mehr zu glauben. In nächtelanger harter Arbeit hat Minala das site, baufäIlige Gebäude in ein grosszügiges Haus aus Stein und Holz transformiert. Die schräggetäferte Diele verleiht dem Inneren Wärme und Geborgenheit.

Da wo früher die Fuhrwerke, die landwirtschaftlichen Maschinen eingestellt wurden, ist mittlerweile die Galerie «la Golaye» entstanden. Er wolle hier allerdings nicht die eigenen Bilder, sondrn die Werke anderer Künstler ausstellen, sagt Minala beiläufig, während er die Wendeltreppe emporsteigt und die verschiedenen Räumlichketten zeigt, in denen er arbeitet. Da gibt es das eigentiiche Atelier mit Blick ins Grüne. Hier entstehen seine Bilder in Oel-Misch- und Aquarelltechnik. Hunderte von Farbtuben, Büchsen, Pinseln, Leinwänden und Papierrollen stehen herum. Mittelpunkt bildet die Staffelei. Es existiert in diesem Raum nur eine davon. Denn Minala gehört nicht zu den Künstlem, die gieichzeitig an verschiedenen Bildern malen.

Wie ein Heiligenbild mutet eine kleine Foto von Giacometti in einer Nische an. «Diesen Künstler verehre ich besonders. Es ist ihm gelungen, die Einsamkeit des Menschen auf sehr eindringliche Art darzustellen», lobt er. Wenn er die Farbe nicht mehr ertragen könne, wechsle er auf die Drucktechnik über, sagt er im nächsten Zimmer, wo die alte Presse einen wichtigen Platz einnimmt. In einem dritten Raum schliesslich hält er sich auf, wenn er zeichnet.


Aufbruch

15 Jahre sind verstrichen, seit der ausgebildete Zahntechniker aus Biel seine Geburtsstadt verlassen hat, um sich mit Gattin und Tochter in der herben Juralandschaft niederzulassen. Fortan wollte er sich ausschliesslich der Malerei und der Bildhauerei widmen. «Aus jeder Situation gibt es einen Ausweg, der gleichzeitig eine Chance sein kann», lautete damals seine Devise. Dieser Leitgedanke hat sich bewahrheitet. Ja noch mehr, er ist das zentrale Thema seiner Bilder geworden.

Minala, der sich als Autodidakt alle Kenntnisse selber angeeignet hat, drückt sich mittlerweile in abstrakter Formensprache aus. Er trachtet aber keineswegs danach, mit aktuellen Tendenzen Schritt zu halten. Von modischen Strömungen lässt er sich nicht beeindrucken. Er möchte vielmehr versuchen, eine positive Botschaft an den Betrachter weiter zu vermitteln. «Gerade weil es im Leben so viele negative Aspekte gibt, versuche ich, mich von dieser traurigen Seite zu distanzieren», sagt er und fährt fort, ohne missionarisch zu wirken: «Wenn die Menschheit vermehrt positiv denken würde, könnte viel Leid vermieden werden. Denn es bleibt eine Tatsache, dass wir vielfach unsere Gefühle falsch einsetzen und dadurch unsere eigene Lebenssituation erschweren.» Jedes seiner Bilder macht diese Denkweise deutlich.

Während er seine Auffassung erläutert, werden seine dunklen Augen noch ausdruckssvoller. Das südländische Temperament des Künstlers, dessen Vorfahren aus dem Tessin stammen, wird spürbar. Minala, ein äusserst empfindsamer Mensch, kennt aber ebenso die Schattenseiten. In einfachen Verhältnissen aufgewachsen, weiss er, was Leid und Entbehrung heisst. Bereits mit zwanzig Jahren habe er seinen besten Freund verloren. Ein Verlust, der ihm noch heute, dreissig Jahre später, nahegeht.


Entwicklung

Gemalt hat Minala schon mit 12 Jahren. Aber auch die Musik war ihm ein Anliegen. Er spielte in seinen Jugendjahren in einer Blechmusikkapelle und erhielt einige Lektionen im Klarinettenspielen. Als es um die Berufswahl ging, stand Musik im Vordergrund. Weil er keine finanzielle Unterstützung der Eltern erwarten konnte, zerschlugen sich seine Pläne. Rhythmus und Begeisterung für Musik sind aber geblieben. Se sind heute in der Malerei spürbar. «Ich male nie ohne Musikbegleitung. Je nach Stimmung höre ich klassische Melodien oder lasse mir Old Time Jazz zu Gemüte führen.»

Im Laufe der letzten dreissig Jahre hat Minala tausende von Bildern gemalt. Wie jeder Künstler versuchte er sich anfänglich in der figurativen Ausdrucksweise. Schlank wirkende Figuren, Landschaftsbilder mit bewegten Baumgruppen, waren beliebte Motive. Hinter diesen Figuren versteckten sich Einsame, Bedrückte, Behinderte, kurz, von der Gesellschaft ausgesschlossene Randgruppen, für die er sich noch heute besonders einsetzt. «Ich selber war in meinem Denken revolutionär, aufwühlerisch und glaubte, alles ändern zu müssen», erinnert er sich. Seine problematische Ausdrucksweise sei für ihn zu einem Alptraum geworden. Deshalb hätte er damals versucht, seine Denkweise zu ändern und sich Positiverem zuzuwenden. Diese Periode liege lange hinter ihm. Jetzt malt er kaum mehr Menschen.


Eigenwilliger Stil

Für Minala ist heute die Natur die grösste Kraft- und Inspirationsquelle. Sie setzt er in stetigem Wechselspiel zwischen den verschiedenen Jahreszeiten um. «Auch wenn meine Malerei heute als gegenstandslos eingeordnet wird, so ist sie für mich figurativ geblieben. Ich wähle Bruchteile aus der Natur, setze sie malerisch um, indem ich ein Detail herausgreife, dieses vergrössere und in die unendliche Weite des Horizontes einsetze», erläutert er seine Ausdrucksweise. Tatsächlich wirken die Bildkompositionen auf den ersten Blick abstrakt und werden bei längerem Betrachten immer fassbarer.

Wenn es dem Beschauer gelingt, in Minalas Welt einzutauchen, sieht er unvermittelt Steine, Schichtungen, schwarzen Torfmoor aus der Gegend von La Brévine, spürt im Wind sich wiegende Gräser oder hält sich in Gedanken in der zauberhaften Landschaft der Provence auf. «Es ist ein besonderer Glücksfall, dass ich in unmittelbarer Nähe der Natur leben kann. Wenn ich das Haus verlasse, fliesst ein Bächlein vorbei, ich höre die Vögel zwitschern. Hier kann ich mich regenerieren und auftanken», Kein Wunder, dass de organische Verbindung mit der Natur spürbar ist. Auch die Titelgebung, La poésie du vent, Automne heureux, Paysage de la Brévine. Zu den Naturelementen gesellen sich träumerische Aspekte, verbunden mit Rhythmus und Farbreichtum. Veränderungen geschehen nie bewusst.

In vielen seiner Bilder ist eine gewisse Konstruktionslinie nicht zu übersehen. Sie setzt gewisse Schwerpunkte. Dies sei ihm wichtig und stamme vermutlich aus seiner Tätigkeit als Bildhauer. Überdies suche er stets nach innerer Harmonie, nach Gleichgewicht. «Vermutlich kommt mir hier die konstruierte Linie zu Hilfe». Es ist ein eigenwilliger Stil, dem sich Minala verschrieben hat. Aber der kreativ Tätige ist ein Unabhängiger. Er folgt seinem eigenen Gesetz, seiner Intuition. Diese sei ihm wichtig. «Wer auf seine eigene Stimme hören kann, lebt problemloser».


Ungewöhnliche Farbeffekte

Eine wichtige Rolle in Minalas künstlerischer Ausdrucksweise spielt die Farbgebung. Durch das Wechselspiel von warmen und kalten Schattierungen, ergänzt durch Zwischentöne, versteht Minala, berauschende Farbvisionen zu schaffen. Unzählige Nüancen verhelfen den Bildern zu ihrer vibrierenden Wirkung. Dabei kommt das ganze Farbspektrum zum Zuge. In der sparsamen Verwendung von Schwarz und Weiss ist die Subtilität spürbar. Sicher spielt es eine Rolle, in welcher Jahreszeit und in welcher Gegend die Bilder entstanden sind. Natürlich verlieren die Farben ihre Beziehung zur Wirklichkeit. Denn Minala lässt die Naturschönheiten lediglich auf sich einwirken, arbeitet aber in der Einsamkeit des Ateliers. »Auf jeden Fall muss ich die Farben immer mischen und gehe dabei die ganze Farbskala der Rot- und Blautöne durch».

Aus der Fülle seiner Bilder sind gewisse Farbperioden zu beobachten. Da fällt beispielsweise ein gekonntes Zusammenspiel in Pink, Aubergine, Blau, Lila auf. Mit diesen Schattierungen gelingt es, gewitterstimmungen, Melancholie, mystische Landschaften einzufangen. Schwermut bleibt aber nicht haften. Denn die Bilder sind immer wieder von neuer Hoffnung erfüllt. «Ich bemühe mich, so viel Licht wie möglich in die Bilder zu bringen». Aus dem Pink, dem Bordeau, kann sich aber auch ein warmes Rot, ein kräftiges Orange, ein Gelb entwickeln. Dies als Symbol für Leben, Kraft und Energie. Der Zwischenbereich, die Gegensätze in Minalas Farbwelt ist sicher etwas vom spannendsten. Das Wechseln der Farbskala mache ihm zuweilen Mühe. Er könne nicht ohne weiteres umstellen.

Damit er sich mit seiner Malweise intensiv und kritisch auseinandersetzen kann, lässt er das neueste Bild jeweils auf der Stiaffelei stehen. «Allerdings bin ich kaum jemals mit einem Bild zufrieden. Durch diese kritische Haltung gelingt es mir, mich immerfort neuen Herausforderungen zu stellen», argumentiert Minala.

Von besonderem Interesse sind sicher auch die verschiedenen Formate. «Es ist nicht die Grösse, die zählt», lacht der Künstler. Eben hat er auf dem Dachboden ein Format 13 x 3 m beendet. In kleinen Formaten komme eine gewisse Bescheidenheit zum Vorschein, obschon es gerade hier wichtig sei, dass alles stimme.

Intuition

«Den ersten Pinselstrich, den ich auf die Leinwand setze, ist unwesentlich» beteuert Minala, der täglich viele Stunden im Atelier verbringt und aus einem inneren Bedürfnis heraus kreativ tätig sein muss. Er könne durchaus in blauen Tönen beginnen und schliesslich das Bild in vitaler roter Farbe ausführen. Denn der Weg zum fertigen Werk sei ein langer Prozess. Er gehöre keineswegs zu den spontanen Malem, sondern schreite sehr langsam voran. «Ich habe dabei keine feste Vorstellung, sondem lasse mich von meinen eigenen Gefühlen treiben und arbeite aus der Intuition heraus».

Was die Technik betrifft, so will sich Minala nicht festlegen. Er hat eine raffinierte Mischtechnik entwickelt. Je nach künstlerischer Intention arbeitet er mit OeI, Acryl, Gouache oder Aquarell. «Meine Pröbeleien, meine Mischungen sind zuweilen mit einer Versuchsküche vergleichbar». Natürlich kennt auch Minala die unangenehmen Augenblicke, wo er sich leer und ohne kreative Impulse fühlt.

«Wenn ich mit den Farben nichts mehr anfangen kann, weiche ich auf eine andere Technik aus, beruhige mich beim Zeichnen, suche meine Harmonie in der Bildhauerei zu finden oder beschäftige mich mit Druckgraphik. Oftmals spielen sich gerade in den sogenannten Ruhepausen Prozesse ab, die für mich sehr entscheidend sein können».


Provenzalisches Licht

Minalas künstlerisches Schaffen ist aber nicht nur von der herben Juralandschaft geprägt, in der sich zuvor Maler wie Goghuf, Lermite, Jean-François Comment, Gérard Bregnard inspiriert haben. Es macht ihm ebenso Spass, auf den Spuren von van Gogh zu wandeln. So hat er sich vor zwei Jahren einen Lebenstraum erfüllt. In Taulignan, im Departement «La Drôme», einem wenig bekannten provenzalischen Dorf, konnte er ein vierhundert jähriges Häuschen erwerben. Hier will er sich künftig einige Monate im Jahr aufhalten, um, wie er äussert, sich zu finden. Denn auch als 51 jähriger ist sowohl sein geistiges wie sein künstlerisches Wachstum nicht abgeschlossen. Er sucht immerfort nach neuer Bewusstseinswerdung, nach Freude am Schönen. Es erstaunt deshalb nicht, dass er eine grosse Verehrung für östliches Denken hat und sich vom chinesischen Philosophen Lao-tse besonders angesprochen fühlt.

Nebst tiefsinnigen Gesprächen ist Minala aber auch gerne fröhlich, macht Musik und pflegt Geselligkeit. Denn er liebt die Wechselwirkung, sowohl im künstlerischen Arbeiten wie im zwischenmenschlichen Bereich. Daraus erwächst seine Kraft, die schöpferischen Fähigkeiten weiter zu entwickeln.

Silvia Schäfer, Journaliste BR (1991)

 

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THE METAMORPHOSIS OF A DREAM

To Reach the Unreachable Star

"The artist's task is to transform reaiity into a dream; to recompose the natural elements; to invent new aspects of scenery; to translate what one sees and observes into a new landscape." Jacques Minala: painter, sculptor, engraver and erstwhile professional musician, conveys a sense of tranquillity and sensitivity as he talks of himself and his work.

Born in Biel, Switzerland, in “1940, into a poor family, Minala is Tessinois by origin... and by nature. His attachment to the south permeates his character and his work. "in my creativity, i don’t feel very Swiss. it is more my Latin temperament which dominates, the southern part of my nature." He was later to answer the call of southern climes when, as an adult, he felt the need to leave the constraining atmosphere of Biel; to "live and experience a different light".

As a child he was an inherent dreamer, whose love of animals and nature transported him into a world apart from his contemporaries. His paternal grandfather had been the family black sheep. A marble mason by trade, he became a restorer of church sculptures before finally giving up everything to pursue his first loves: sculpture and music. Throughout his youth, Minala was to suffer the consequences of his ancestor's ”foolishness". His father, a factory worker from Tessin, was determined that his son would not follow the wayward path of his grandfather. 

Minala‘s artistic talents had developed at a very early age. He would draw incessantly, rejecting children's play, to seek refuge in his dream world of art. He also loved music, which further reinforced his parents' conviction that he would follow in the footsteps of his grandfather. He was prevented at every turn from developing his natural talents.His father had been mobilized during the war period, and was away from home for the better part of six years. But more than the physical absence, Minala's childhood was clouded by the absence of emotional support and understanding. He learned very early on that if he was to have any chance of following his artistic instincts, he would have to fend for himself.

Looking back over this period of his life. he is very philosophical. "I try to turn everything negative into something positive. My father was very pessimistic, which is probably why I am such an optimist... And in fact, being deprived of so much in my childhood was really the best school in life. It taught me to appreciate what I have and to make the most of every situation."

He longed to take music lessons, but his father categorically refused to encourage him. ln spite of active opposition from his parents, he joined a local fanfare at the age of 14 and, under the patronage of the director, learned to play the clarinet and saxophone. As his musical tastes matured, he got together with seven other adolescents to form a small jazz group, which allowed him to give full rein to his talent for improvisation. He preferred playing New Orleans jazz which lent itself to interpreting happy and sad sensations, reflecting his changes in mood.

By the age of 17, his art work had already made an impression on local enthusiasts, and he was encouraged to put on his first exhibition of water-colours, as well as a few drawings, in an art gallery in Biel. The experience was a considerable success, although at the time the young Minala did not even have enough money to buy frames for the paintings he was exhibiting. With the help of friends, he managed to rent the frames he needed, paying back his debts in kind.

It was by necessity and not by desire that as a teenager he did an apprenticeship in Lausanne to become a dental technician. He had to earn a living. But music and art were ingrained in his soul. He attended graphic art classes at night school to perfect some of his techniques, and he always managed to juggle his work schedule to enable him to travel around with the group. playing jazz to supplement his income. He taught himself to play the guitar, the banjo, the drums, the piano... and then the circumstances of his life took a new tum.

Leaving the Past Behind

He wanted to be free and independent in his work. Life was too hectic with the jazz group. They played almost every night; one night stands. in hotels and restaurants. And life with the group was not always easy. He was too much of an individualist and he also realised that he couldn't continue to exploit all his talents at the same time. At the age of 22, the time had come to choose between music and art. The choice was not easy, but he needed to live his art. 

Yet that was not the sole reason. A minstrel's life was not the life to offer a family, and by that time he had met Suzanne. It was the proverbial love at first sight, and she was soon to become his wife, companion and working partner. Minala readily admits that Suzanne has been the mainstay of his life. "If one partner can create, its thanks to the support of the other", he says, "my family is the nucleus of my life".

Having eschewed the idea of returning to his roots in Tessin, which he finds too tourist oriented, Minala moved with his family to the village of Môtiers, in 1975, in the beautiful Val-de-Travers region of the Neuchâtel Jura mountains. It was there that, in 1973, he and Suzanne had bought a dilapidated 300 year old farmhouse, pooling their talents and physical efforts to renovate and transform it into a focal point of their existence. The ground floor houses the “Galerie Golay", an independent art gallery managed by Suzanne. A superb pine spiral staircase leads up to the family home, where one gets the first real glimpse of the magnitude and versatility of Minala's works.

Call of the South

The walls, corridors and staircase are hung with immense canvases. intense, vibrant colours, married with gentler overtones from the same spectrum, envelope the senses. There is something uncannily tranquil about the artist's work. No hard, offensive lines; no discord of colour; no abuse of space. "My paintings are peaceful. I want to bring a positive sensation to those who view them", explains Minala. ”I don’t like pure, solid colours. Art's magic is the vibration of colours".

One is struck by the predominance of dense yellow-red and violet shades, his canvases being saturated with a plethora of hues deriving from each primary colour spectrum. Minala is strongly influenced by colours "transmitted" by his physical surroundings. But here we must backtrack a little. As a youth of 17, Minala had visited an exhibition in Marseille with a friend. It was his first journey abroad, and they had hitch-hiked across France. without his parents' knowledge, passing through Provence on the way. lt was the birth of a dream. The golden hues of the Provençal countryside stirred up latent southern instincts in this sensitive young man. He was seduced by its warmth and glowing colours, and he was determined to return to this "land of Cézanne". 

It was a dream which he nurtured for some twenty years, but which finally became a reality when the Minalas purchased a 400 year old house in Taulignan. in the Drôme region, for use as a second studio. He escapes there whenever time permits, ceding to his nostalgia for the south.

His soul photosynthesises the sun's warmth and brightness, transfoming it into radiating bold impulses on the canvas. For the viewer, it is a physical reaction. One absorbs the different sensations evoked by changes of country. of climate: "The light of Provence is a stronger light, more yellow, red, reflecting the earth and the sun... Val-de-Travers is a gentler light, calm, less aggressive”. Here we see the predominance of blues, greens and violets; and the peat bogs of La Brévine: dark, rich land crowned with gently moving grass blown by the wind.

A Walk on the Wild Side

His early paintings leaned heavily towards figurative art, not of the realist school. but already blended in harmony with nature; the saturated colours being ever present, but bolder, starker. Today the artist has abandoned the human form to concentrate entirely on nature. 

He describes himself as an ecologist, living in harmony with his surroundings. During his walks in the countryside, or forays in search of wild mushrooms, he "photographs" the scenes in his mind, storing them in his memory until the time is ripe to "translate" them into a work of art. He never uses sketches or drawings, preferring to let forms and colours impose their own rhythm on his subconscious. Yet one aspect of his art seems to dominate even his own will to create.

From a very early stage there is a tenacious theme which haunts his work. This cross - perhaps a subconscious Helvetic symbol - pervades his paintings and sculptures. Not omnipresent. Subtle, at times difficult to distinguish, yet always perceptible.

He seeks refuge and equilibrium in the silence and beauty of the countryside, and his privileged dialogue with nature and its creatures is projected in his paintings. "Everything influences me - life influences rne. Nature recharges my batteries; it is the source of my inspiration. Art" he says, "is a gentle medicine ". 

Minala is a seff-taught master. Having been deprived of all formal art education in his youth, he visited exhibitions, he observed, experimented, and above all, he read (sometimes foregoing lunch in order to have money enough to buy books) everything he could find about art. Through trial and error his own very intimate style evolved. Always highly selfcritical, never satisfied with any particular technique or result, he continually tries to push forward the frontiers of his abilities, seeking the evasive concept of perfection.

The Secret Garden

Having begun his artistic career as a graphic artist illustrating poems for a paper, he readily branched out into other fields of expression. The intricate world of engraving, fascinated him. He experimented with linocuts and etching, his passion for minute detail being stretched to the maximum degree: the copperplate is a cruel mistress, never tolerating the mundane, never forgiving inexperience.

Hidden in his engraving workshop under the eaves of his Môtiers home, Minala keeps his delicate etchings and meticulously intricate drawings cut of public sight. away from all but a very privileged few. His drawings, done with pen and chinese ink, are miniature landscapes. "One must enter into the realm of discovery, of surprise", he says, as he explains the different movements obtained by a change in pen strokes. "I don't like flat drawings. By using vertica! or horizontai slashes of the pen to cut the work surface, I can divide the scene, add interest, diversify the textures”. The subtlety and precision of the strokes, curves and cross-hatchings in each scene, the fineness of the lines and textures, closely resemble engravings.

Minala is a very private person, accepting acclaim with dignified modesty, but unwilling to lay all his cards on the public table. “l don't want to exhibit my drawings and engravings. Not now, at least. Perhaps in 10 years time ", he says with a smile, ”I llke to keep certain things for myself, they're part of my secret garden". But his secret garden has not yet finished revealing its treasures.

Through the Looking-glass

The discussion turns again to painting. Does Minala have a particular preference for acrylic or oils? “It depends on the subject. I began using acryiics back in the 60's when I experimented with samples I received from an art suppiies dealer in Biel. I prefer it to oils for most subjects, but l can achieve different results with oils. it all goes according to the moment or the mood. I'm never satisfied, l like to keep trying new products and new effects". But also there is the Minala tendency to return to his origins: ”l can’t abandon the things I love, like oils, like music, I have to return to them continually. "

We leave the orderly engraving workshop and walk down a corridor flanked on both sides by his works of art. Minala opens a door at the end and the sunlight streams out. This is the artist‘s nerve centre; his studio where he often works 10 to 12 hours a day, for several weeks on end, accompanied by music from a small CD player. From the window he can see the rolling Jura mountains. The sun floods through the lucarne onto a scene from another world.

There are canvases in various stages of completion. lnnumerable pots of brightly coloured paint are clustered carelessly about the floor, which, impregnated throughout the years with endless splashes of acrylics and oils, would itself would do justice to the American Abstract Expressionism school ! Paintings of other artists complement Minaia's own canvases on the walls of this attic Wonderland.

The riot of colours from ail directions bombards the senses, giving an unrealistic spatial dimension. The eyes rivet on the easel itself. Vividly coloured staiactites, drops of paint which have petrified over the years, hang like a fringe along the base, silent witnesses to the artist's prodigious work. For if the privileged visitor is allowed entry to this corner of Minala's "secret garden", it is only at times when he is not engaged in one of his marathon work periods. "My friends know when they are welcome and when they‘re not. When l'm working, the concentration is so absolute, that I don't want to see or talk to anyone.” And when this spurt of activity is over, he is exhausted, drained of thought, and the time has come to "recharge his batteries" once again...

Improving on Nature

As one enters the Golay Gallery there is an impressive bronze sculpture in the front garden. The cross-like theme, that obstinately individualistic trait, pushes the curious visitor to ask if it is one of Minala's own works. The chameleon changes once again. In fact. it is a sculpture that was exhibited at the national exhibition in Môtiers in 1985. The first one held outdoors. "I love sculpture; it’s physical and manual. rather than a mental form of art. For me, it's a pause, an interval which inserts itself when I have no ideas left for painting. ”

His sculptures are extremely varied in material, form and texture: marble, stone, bronze, wood..."Sculpture is a play on forms, an equilibrium of shapes” he says, bringing out a tiny mounted sculpture in dark, rough stone "I found this stone while walking by a river - the shape and texture attracted me..." He leaves to fetch two superb white stone, free-standing sculptures, about 5 inches high "and these are two stones that a Portuguese sculptor friend of mine brought back from Portugal". The smooth, voluptuous surfaces, solid, rounded, contrast strikingly with the river stone. 

His lost wax sculptures, with their cross-like theme. are one of the few things that he cannot complete in his own workshop. All but the very tiny pieces are entrusted to a foundry for the final casting. He explains that the "cire perdue" process dates back hundreds of years. First the artist makes a plaster cast from which a mould is made, the interior of which is coated with molten wax of carefully controlled thickness, the same thickness as the bronze in the finished sculpture. The mould is then removed, leaving a hollow wax replica. A second mould is made by pouring a heat-resistant material into the wax mould to form an inner coat, and building it up around the outside to form a jacket. This whole unit is then heated at high temperatures until all the wax has burned away. Molten bronze is then poured into the space left by the "lost" wax, and the final sculpture takes form. But Minala is not in a hurry to share these treasures with others... they are also part of his "secret garden."

Lost Children

One tends to empathize with his feeling of not wanting to let go. Like a parent watching a child grow up, caring for it, preparing it for an independent life; the day the child leaves home is still the day most parents dread the most. And so it is with Minala. "My paintings are llke my children, and l would go across the world to find them. l don't have the right to abandon them. " But if Minala is not really a great traveller, his paintings are his private emissaries throughout numerous countries: France, Germany, Belgium and the U.S. have played host to his exhibitions; Portugal is to be the scene of an exhibition put on in conjunction with 4 other Swiss artists in November 1991, and lnstanbul will be the forum for a similar showing by the same group in 1992.

As for the future, Minala is now preparing an important work for a retirement home in Fleurier, a town a few kilometres away from Môtiers. He has been commissioned to create a stained glass work, which is a totally new concept for him. The project has not yet been concretized, and he is very discrete as to the ultimate product. He only reveals that it will be a marriage between glass and bronze, between art and bas-relief sculpture. The rest is part of the surprise of discovery that he keeps up his sleeve like a magician.

In today's world of plastic relationships, tinned music. and pseudo art, time spent in the company of the Minalas is a breath of fresh air; one experiences that same feeling of tranquillity, sensitivity and gentleness, bordering on the naive, that one senses in Minala's art work.

He has a way of reaching out, transpiercing the artificial barriers that human beings build around themselves to protect their own vulnerability. As a child, Minala suffered profoundly from parents who had abdicated their primary role of providing love and support for their child. He refused to make the same mistake in his turn, constantly seeking to tune in to his own child's wavelength. and actively encouraging her evident talents for sculpture.

Coming from a background where nobody listened, Minala engages in real dialogue, striving to communicate verbally, visually and mentally with the people privileged enough to come in contact with him and his work. 

And if he has always attempted to capture beauty, peace and sensitivity in his art work, he is just as honest with himself in his professional dealings. Shunning lucrative exclusive contracts in order to preserve his own self esteem and independence, he will overcome his natural passivity to combat predators in the world of art; not for himself, but for those weaker than he who may follow in his footsteps.

He likes to say that: "when a door opens in life, one must go right to the very end", but admits ruefully, "there are so many things we would like to do in our lives, but it seems that we only have the tlme to accomplish a tenth of them”. How immensely fortunate he is to achieve such a high proportion, and what a tribute that is to a very remarkable man.

Clare Keller (1991)

 

 

Principales expositions en Suisse et à l'étranger 

1958 : Théâtre de poche, Bienne

1963 : Galerie des Ages, Evilard

1967 : Centre Expo, Le Locle

1970-1972 : Galerie Pot-Art, Bienne

1976 : Galerie du Château, Môtiers

1977 : Galerie Art Contemporain, Lausanne

1978-1983 : Galerie Terre d'Aube, Porrentruy

1979-2004 : Galerie Michel, Bienne

1981 : Galerie Koller, Lucens

1981,1982 : Galerie Weber, Genève

1982 : galerie Chantepierre, Aubonne - Galerie LES 3 mousquetaires, Chambésy (Genève)

1982,1985 : Galerie Lanterne, Breitenbach

1984 : Galerie de la Préfecture, La Neuveville

1987 : Exposition collective, Pontarlier (France)

1987 : Galerie Kleiner-Prinz, Baden-Baden (Allemagne)

1988 : Galerie Diva, Versoix

1988-2003 : Galerie des Amis des Arts, Neuchâtel (5 expositions)

1989-2000 : Galerie du Tilleul, Perrefitte-Moutier

1989 : Galerie Stöbli, Herisau

1990 : Fondation du Grand-Cachot-de-Vent, La Brévine

1989 : Galerie Im Stall (Argovie) - Galerie Suisse, Paris (France) 

1989 : Galerie Laterne, Breitenbach - Galerie du Tilleul, Perrefitte - Galerie Stöbli, Herisau

1992 : Musée de Granges, Soleure

1993 : Ecole hôtelière de Lausanne, Chalet-à-Gobet

1995 : Château d'Avenches

1996 : Fondation Sur-La-Velle, Eglise du Noirmont

1997 : Fondation l'Estrée, Ropraz

1998 : Galerie Michel, Bienne

2001 : Galerie Artesol, Soleure

2011 : Galerie Le Cube, Estavayer-le-Lac

2018 : Galerie des Parcs, Neuchâtel

2019 : Galerie des Annonciades, Saint-Ursanne 

 

Principales expositions collectives en Suisse et à l'étranger

1965-1974 : Exposition de Noël de la Société des Beaux-arts de Bienne

1969 : Université de Berkeley (USA)

1969 : Exposition collective au Congrès mondial de la nouvelle poésie, Liège (Belgique)

1970-1980 : Exposition de Noël de la Société Jurassienne d'émulation

1972 : Musée Rath, exposition "La Blessure" Genève, Moutier, Berne, Bâle, Delémont

1973 : Porrentruy

1974 : Tramelan, Tavanne

1975 : Saignelégier

1976 : Villeneuve, Môtiers

1980 : Centre de Sornetan, artistes neuchâtelois

1981 : Musée des Beaux-Arts de Neuchâtel, Triennale S.P.S.A.S.

1981 : ART BASEL 81 avec la Galerie Weber

1982 : ART BASEL 82 avec la Galerie Weber

1982 : Galerie du Manoir "Six artistes neuchâtelois"

1982 : 57ème Biennale cantonale du Musée des Beaux-Arts, La Chaux-de-Fonds

1983-1985 : Galerie Laterne, artistes de la galerie, Breitenbach

1984 : ART JURA 84, Musée Lapidaire, Saint-Ursanne

1985 : Exposition suisse de sculptures, Môtiers

1986 : Exposition de petits formats, Galerie du Château, Môtiers

1986 : L'Association d'artistes "Création 85", Galerie Supersaxo, Martigny

1986 : Europäischer Kulturkreis, Cologne et Stuttgart (Allemagne)

1986-1989 : Galerie Delini, Fort Lauderdale, Floride (USA)

1987 : Galerie Kleiner-Prinz, Baden-Baden (Allemagne)

1987 : "5 artistes du Val-de-Travers" aux Annonciades de Pontarlier (France)

1987 : Artistes neuchâtelois, Château de la Tout-de-Peilz

1989 : Galerie Golaye, Môtiers

1990 : Musée Pierre von Allmen, Thielle-Wavre (Neuchâtel)

1991 : Musée de Porrentruy

1991 : Dresde (Allemagne)

1992 : 5 artistes suisses, Istamboul (Turquie)

 

Bibliographie - catalogues

1970-1974 : Catalogues et documents de la SPSAS, section biennoise

Dès 1975 : Catalogues et documents de la SPSAS, section neuchâteloise

1979 : Répertoire - Encyclopédie des artistes Suisses contemporains, Ed. Marcel Mounir, Miège

1980-1990 : Répertoire des artistes Suisses, Institut Suisse pour l’étude de l’Art, Zürich

1981 : Dictionnaires des artistes Suisses contemporains, Verlag Huber, Frauenfeld

1985 : « Jacques Minala, catalogue 25 ans de peinture »,

1991 : « Jacques Minala, artiste neuchâtelois », monographie, Ed. d’En Haut, La Chaux-de-Fonds

1992 : « L’Art neuchâtelois, deux siècles de création », ouvrage collectif, Ed. Gilles Attinger, Hauterive

2001 : « Jacques Minala - Poésie de lumières - vitraux », Ed. d’En Haut, La Chaux-de-Fonds

2020 : « Dessins de Minala », en préparation pour les 80 ans de l'artiste

 

Principaux achats

1970-1972-1974-1979 : Ville de Bienne

1979 : Confédération, achat de 3 tableaux

1972 : Musée des Beaux-Arts de Moutier, UBS Fleurier, UBS Bienne

1979-1983-1988 : Etat de Neuchâtel

1988 : Commande de l'Etat de Neuchâtel pour la décoration du centre sportif des Cernets

1987 : Commande d'une grande toile, commune de Môtiers (canton de Neuchâtel)

1988 : Commune de Breitenbach, achat d'un grand tableau (canton de Soleure)

1988 : Musée des Beaux-Arts de Neuchâtel, achat d'un grand tableau

1990 : Home La Colline, Reconvillier, achat d'un grand tableau (canton de Berne)

1993 : Ecole Hôtelière de Lausanne, achat d'un triptyque et d'un grand tableau

1997 : Canton du Jura, achat d'une grand tableau pour l'Hôtel de ville de Porrentruy (canton du Jura)

2003 : Musée de Pully, achat de 9 tableaux (canton de Vaud) 

2015 : Banques Valiant de Neuchâtel, achat de 9 tableaux

2017 : Banque Cantonale de Neuchâlel (BCN), achat de 2 tableaux 

 

Filmographie et interviews

1981 : Emission Agenda avec Pierre Kissling, présentation de l'exposition de Porrentruy (TSR)

1981 : Emission Agenda avec Pierre Kissling, présentation de l'exposition au château du Lucens (TSR)

1985 : Interview de Jacques Minala (Radio Suisse Romande)

2017 : Film : "Minal'art" documentaire de Bernard Wenker 

   

Oeuvres de Jacques Minala en vente sur notre site

 

 

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